L’évolution rapide des traitements oncologiques chez les patients atteints d’un cancer pulmonaire a conduit à l’émergence de thérapies ciblées (TC), d’inhibiteurs de points de contrôle immunitaire (ICI) et de conjugués anticorps-médicament (ADC), modifiant pro-fondément la prise en charge des cancers. Cependant, ces avancées s’accompagnent d’effets indésirables complexes, affectant différents systèmes et organes. Cet article aborde les mécanismes étiopathogéniques de la toxicité associée à ces thérapies et décrit les princi-pales manifestations indésirables: toxicité immuno-induite des ICI, atteintes «on-target» et «off-target» des TC et toxicité systémique des ADC. Les atteintes systémiques sont discutées, avec un accent particulier sur les stratégies de surveillance et de prise en charge. Une approche multidisciplinaire est essentielle pour optimiser l’efficacité thérapeutique tout en minimisant la toxicité.

Le cancer du poumon est fréquent avec une importante mortalité. Il est souvent diagnostiqué à un stade avancé avec une survie médiane de 12 à 16 mois. Les inhibiteurs de points de contrôle immunitaire font partie de l’arsenal thérapeutique de première ligne dans les stades métastatiques. Ils ont démontré une meilleure survie globale, y compris chez les patients âgés de 64 à 75 ans, mais les résultats sont moins clairs chez les patients plus âgés, sous-représentés dans les essais cliniques. Bien que la prise en charge des effets indésirables liés à ces traitements soit dorénavant bien protocolisée, le cumul des toxicités, même de bas grade, peut avoir un impact défavorable sur la qualité de vie des personnes âgées les plus fragiles. L’évaluation gériatrique est essentielle pour adapter les traitements et anticiper les effets indésirables.